Niko est un réalisateur et photographe français basé en Provence et travaillant à Paris. Après des études de cinéma, il est rapidement devenu superviseur des effets spéciaux pour des clips musicaux et des publicités. Il a collaboré avec des réalisateurs du monde entier avant de le devenir lui-même réalisateur. En 2001, il a co-fondé Nobrain, un quatuor de réalisateurs qui est devenu un trio. Nobrain a dirigé plus de 50 publicités et 15 clips musicaux. Le court métrage d'animation « the Gloaming », a été présélectionné aux Oscars et aux Césars, remportant de nombreux prix à travers le monde.
Depuis 7 ans, Niko a développé des créations plus personnelles à travers la photographie aérienne. La passion a éclaté lors d'un voyage en Islande où il a découvert la photographie aérienne et plus spécifiquement la photographie en verticale absolue.
Faire disparaitre la perspective peut donner à un paysage l'opportunité de devenir un tableau. Cet évènement sera le point de départ fondateur d'une exploration passionnante à mesure des paysages qui croiseront sa route
"Cette photo marque le début de mon aventure photographique.
Alors que nous traversions les incroyables paysages islandais, nous nous sommes retrouvés au pied d'un glacier lors d'une journée rythmée par une pluie implacable. Bloqués dans notre voiture, le temps nous a soudain accordé une brève accalmie d'environ 20 minutes. Saisissant l'occasion, nous avons pu découvrir la vue majestueuse du glacier dévalant à travers les montagnes. Nous étions seuls face à lui.
Sous la pression de l'instant, j'ai décidé d'en capturer la démesure planant au-dessus du glacier. Alors que je contemplais le paysage surréaliste, j'ai ressenti l'envie de contempler ce paysage en verticale absolue. J'ai basculé l'appareil photo à 90 degrés au dessus du sol.
En cet instant, tout a été transformé. Mon attention s'est immédiatement portée vers la photo dénuée de perspective. La possibilité de transformer un panorama naturel en une peinture vivante était devant moi. Conscient que cette vision pourrait être dans un premier temps incomprise j'ai décider de l'explorer et de la faire découvrir."
La deuxième photo que j'ai prise pendant les mêmes 20 minutes J'ai découvert l'incroyable texture que les icebergs pouvaient avoir en fonction de la vie qu'ils avaient vécue. La glace tout comme la pierre où nous même sommes le fruit de ce que nous avons vécu. Ce que certains peuvent exprimer en prenant un portrait, je pouvais déceler dans un paysage.
"Travaillant régulièrement dans les effets spéciaux, j'ai très vite réalisé que mon aventure photographique devait en être l'exact opposé. Même si j'utilise la technologie pour capturer mes «photo-peintures » en pleine nature, cette fois-ci, ce sont les effets visuels qui viennent à moi. Ceux que la nature veut bien m’offrir. Les photos sont toutes prises dans un format de ratio unique, le cadrage est celui d'origine. Le tableau doit être exactement ce que j'ai vu.
Quand on aime la peinture comme moi et qu'on sait au fond de soi qu'on ne sera jamais à la hauteur, il faut trouver son propre chemin. La réalisation de films est ma passion la plus profonde, mais on ne réalise pas de films tout seul. C'est une création d'équipe (et nous sommes trois réalisateurs....). J'ai donc dû trouver quelque chose que je pouvais créer seul. Et je ne l'ai pas trouvé, je ne l'ai même pas cherché pour être honnête... C'était simplement en suspension quelque part à l'arrière de ma tête. Ça m'a trouvé. Tout à commencé avec cet angle unique de 90°. Vous regardez la Terre, mais en retirant la perspective, cela devient autre chose. La Terre est un cadeau inestimable et parfois, quand la composition surgit devant vos yeux, vous vous sentez tellement fier d'être le premier à la contempler. Ce n'était pas mon choix, mais c'est devenu une quête.
Au contact du public, ma meilleure récompense est lorsque je dois expliquer aux gens qu'ils regardent pas de la peinture mais de la photo.
Lors de mes toutes premières expositions avec mes collègues artistes d'Art Lacoste, j'ai commencé à ressentir une certaine de jalousie envers les sculpteurs. Pourquoi devrais-je être coincé sur un mur alors qu'eux peuvent être placés n'importe où dans la pièce ? Le bloc de plexiglas a été le premier moyen pour me libérer du mur.
Ce que j'apprécie lors des expositions, c'est la possibilité de réunir dans le même espace des paysages extrêmement différents et éloignés les uns des autres. Pour moi, ils sont le plus souvent le résultat du hasard, d'une rencontre. J'ai plus l'impression d'exposer des découvertes que des créations.
Mais la conséquence de tout ça, c'est que je dois sortir du bois. Me montrer, parler de mon travail... Mes proches le savent... Même quand je suis bruyant, mon seul but est de disparaître. Mais si je veux partager l'émotion de ma découverte, je dois me mettre un minimum lumière. Après tout, un paysage ne peut se cacher que la nuit, lorsque la lune n'est pas là.
So Be it.l...
